L'usage des notifications de smartphone.
Recherche utilisateur

4. La synthèse de la recherche utilisateur.

La recherche utilisateur en 5 points clés.

1. La notion de notification est difficile à définir.

Lorsque nous avons demandé aux interviewés de nous définir ce qu’ils entendaient par notifications, on s’est rendu compte que cette notion semblait compliquée à définir. La notion de notification intègre des notions pouvant être très différentes, par exemple : l’avertissement, le rappel, la nouveauté, l’information, l’élément visuel ou sonore, etc.

Nous-mêmes (l’équipe projet), en commençant ce projet, nous avons eu du mal à cadrer le terme de notification (quelle est sa limite, ce qui est notification et ce qui ne l’est pas).

2. Les paramétrages actuels des notifications sont compliqués.

En questionnant la capacité à paramétrer les notifications et les paramétrages mis en place, on a pu voir :

  • que les participants pouvaient avoir des niveaux très différents derrière la capacité à paramétrer (ce qui était peu visible dans la question s’ils savaient paramétrer leurs notifications) ;
  • qu’il y avait de nombreux niveaux de paramétrages dans les services numériques. Certains (les premiers niveaux) sont plutôt faciles à trouver et d’autres, bien plus compliqués à trouver.
  • que les paramétrages des notifications n’étaient pas à 100% contrôlables par l’utilisateur. En effet, c’est l’organisme qui décide des paramétrages possibles et de ce qui n’est pas possible.
  • que les paramètres par défaut des notifications sont souvent tous activés, avec toutes les notifications d’activées par défaut.
  • que pour désactiver les notifications, cela prend du temps. Les utilisateurs doivent accepter que, pour désactiver les notifications (activés par défaut) il faut prendre du temps pour changer tous les différents paramètres. Par exemple, pour désactiver les notifications de LinkedIn, l’utilisateur doit aller dans chaque section (et sous-section) et cliquer sur le toogle de chaque élément pour ainsi le désactiver. Aucun bouton ou type de paramétrage prédéfini ne permet de désactiver toutes les notifications rapidement et simplement.
3. Certains participants recevaient beaucoup de notifications.

Les personnes que nous avons interviewées pouvaient recevoir jusqu'à 200 notifications chaque jour, et cela juste sur leur smartphone. La médiane était à 76 notifications reçues en 24h.
Ce nombre élevé est ressenti au quotidien par les interviewés. Les mots clés comme «sursollicitation, trop plein d’information» ou «pollution, intrusif, stress» sont des mots-clés qui sont revenus régulièrement, tout comme les adjectifs «Assez, surnombre, envahissant» (qui ont été cité 24 fois soit par plus de ⅔ du panel interviewé).

4. La majorité des notifications est inutile.

Une grande partie des notifications sont considérées comme inutiles. 9 interviewés (sur 33) les supprimaient sans les regarder, 7 interviewés (sur 33) avaient comme représentation des notifications « quelque chose de non urgent et non nécessaire».

5. L'arrivée des notifications est vécue aussi bien de manière positive que négative par les personnes.

L’expérience des notifications est principalement assimilée à une expérience négative. Lorsqu’on demande aux personnes interviewées ce qu’ils en pensent, 4 des mots-clés sont liés à un ressenti positif et 9 à une expérience négative.

Malgré tout, l'aspect positif reste fortement présent.
Comme quoi il ne faudrait pas supprimer totalement les notifications. Elles sont vues comme un lien social important. Cela se voit dans le type de notifications reçu, avec une grande majorité des notifications liées à du lien social ou à des messageries instantanées (pour 22 interviewé.e.s).

C’est pour cela qu’il est essentiel de minimiser l'envoi de notifications. De limiter fortement les notifications inutiles ou liées à du démarchage. Et de garder celles qui ont de l'utilité (par exemple celle liée à du lien social).

Les archétypes.

Suite à cette phase de recherche, nous en avons ressorti 3 grands archétypes sur la manière de vivre, réagir et interagir avec les notifications.

L’indépendant.

Les caractéristiques de cet archétype sont qu'il :

  • A rarement avec son téléphone ;
  • Choisi quand il regarde ses notifications ;
  • Réponds peu à son téléphone.


Cela correspondait à 5 personnes sur les 33 personnes interviewées.

Le normatif.

(suis les normes)

Les caractéristiques de cet archétype sont qu'il :

  • A son téléphone toujours avec lui ;
  • Répond rapidement aux messages (et se sent obligé d’y répondre rapidement) ;
  • Laisse les paramètres par défaut ;
  • Mélange de la vie personnelle et professionnelle.


Cela correspondait à 15 personnes sur les 33 personnes interviewées.

Le rebelle.

(lutte pour faire changer les choses)

Les caractéristiques de cet archétype sont qu'il :

  • Met son téléphone de côté, en mode avion, l’éteint de temps en temps ;
  • Utilise des paramètres pour ne pas se faire envahir ;
  • Lutte contre une dépendance ;
  • Mélange peu la vie personnelle et professionnelle.


Cela correspondait à 13 personnes sur les 33 personnes interviewées.

Des pistes pour des notifications plus respectueuses.

Notifications minimales par défaut.

Avoir par défaut peu de notifications activées.

Avoir un paramétrage simple.

Avoir un paramétrage facile à trouver et à comprendre et qui ne prenne pas un temps long à modifier.

Avoir des notifications moins agressives.

Utiliser d’autres couleurs que le rouge, avoir des sons moins forts ou même imaginer des notifications qui ne sont pas instantanées.

Sortir de l'instantané.

Se questionner sur le type de notifications que l’on va mettre en place et ne pas utiliser tout le temps des notifications instantanées. Pour cela, questionner la temporalité et inventer d’autres manières de partager ces notifications : par exemple par blocs, sur des tranches horaires.